Le 29 Mars dernier, nous assistions à l’inauguration presse de l’exposition The Graphic Art of Fantastic Beasts : The Secrets of Dumbledore, organisée par MinaLima au sein de leur boutique à Londres. Vous pouvez d’ailleurs retrouver notre compte-rendu ICI. On en a profité pour s’entretenir avec eux.

Nous nous demandions si, à l’instar du New York Ghost du premier film et du Cri de la Gargouille du second, c’était JK Rowling qui vous avait donné le nom du journal allemand, Die Silberne Fledermaus ? Si ce n’est pas le cas, de où vous est venue cette idée ? Existe-t-il un lien particulier, spécial avec l’Allemagne ? Pourquoi ne pas avoir opter pour l’aigle impérial germanique ?

Miraphora Mina : Oui, c’est bien nous qui avons trouvé le nom pour ce journal. Nous avons choisi “La Chauve-Souris Argentée” pour continuer dans la veine des noms fantaisistes que le public s’attend à voir dans le Monde des Sorciers (comme nous l’avons fait pour “The New York Ghost” et le journal français “Le Cri de la Gargouille”). Les références animalières sont souvent utilisées pour véhiculer une fiction alternative, mais nous avons estimé que l’aigle impérial germanique que vous avez mentionné était mieux placé comme symbole du ministère de la magie allemand. Parfois, aussi, toutes les idées ne sont pas disponibles et libres de droits d’utilisation… Parce que tout nom choisi ne doit pas avoir été déjà pris par quelqu’un d’autre dans le monde réel !

Eduardo Lima : De plus, “The New York Ghost” est un astucieux jeu de mots avec l’un des plus anciens et vrai journal américain, The New York Post. Quant à son homologue français, “Le Cri de la Gargouille”, en plus d’évoquer l’idée du crieur de rue, son nom est aussi une référence à peine dissimuler à ce monument caractéristique de la France qu’est la cathédrale Notre-Dame de Paris.

The New York Ghost
Le Cri de la Gargouille
Die Silberne Fledermaus

Ce troisième film nous permet de voyager dans plusieurs pays (l’Allemagne, la Chine, le Bhoutan) et/ou de découvrir de nouvelles communautés magiques internationales. Notamment, le Brésil. On imagine que Eduardo a eu un intérêt particulier dans la conception de l’aspect graphique et visuel de ce nouveau monde ? Pourriez-vous, par exemple, nous expliquer les références (symboles, couleurs) que l’on retrouve sur l’emblème du ministère de la magie brésilien ?

Eduardo : L’emblème du ministère de la magie brésilien était pour moi le moment idéal pour célébrer mon pays d’origine. Naturellement, il est dynamique et utilise des couleurs vives. Il rend hommage aux nombreux folklores et tribus du Brésil et fait référence à la flore et à la faune indigènes : comme le caféier, les perroquets de Maracanã [ou Aras d’Illiger], la Croix du Sud, les Saguis [ou Singes-lions/Tamarins] (qui sont des singes des forêts de Rio), le Jaguar (symbole de force et de puissance) et les symboles et motifs de la tribu indigène Guarani. Plus on regarde, plus il y a de choses à voir ! Ce fut une véritable joie de concevoir ce projet.

L'emblème du ministère de la magie brésilien

Le second film possédait un style très Art Nouveau parisien. Pourriez-vous nous en dire davantage sur l’esthétique Art Déco distincte avec laquelle vous avez travaillé sur ce troisième film ?

Miraphora : Comme pour chacun des films Les Animaux Fantastiques, il faut s’adapter à l’époque et au lieu où il se déroule – que ce soit dans les années 1920 ou 1930, à New York, à Paris ou au… Bhoutan ! Cela commence toujours par des recherches et l’examen de références historiques – beaucoup de références ! C’est amusant et excitant de ré-imaginer quelque chose d’ancré dans les très belles périodes de l’Art Nouveau et de l’Art Déco pour évoquer un sentiment de magie. Cependant, nous essayons également de nous en tenir à certaines références historiques et de suivre le langage de conception de l’époque pour renforcer l’authenticité.

Nous avons découvert ce portoloin qu’est la Magisterial Chamber of Ancient Wizardry, avec cette nouvelle créature et animal sacré qu’est le Qilin, mais aussi cette esthétique himalayenne aux détails minutieux. Pourquoi un moulin à prière bhoutanais ? Peut-on avoir des indices sur la signification des symboles intriqués à l’intérieur ?

Eduardo : Nous avons créé les ornementations et autres symboles dorés que vous voyez sur le moulin à prières, mais le Département des Accessoires l’a construit en un moulin à prières géant en utilisant notre design. Puis, l’équipe VFX l’a transformé en un portoloin, donc c’était un vrai travail d’équipe et un bon exemple de la façon dont les différents départements d’un film travaillent ensemble. Le moulin à prières conduit les gens au plus haut refuge du monde magique, “The Magisterial Chamber of Ancient Wizardry” [litt. “la Chambre Magistrale de l’Ancienne Magie”]. Nous nous sommes donc chargés d’afficher son autorité et sa valeur à travers la décoration. Bien que tous les motifs et symboles aient été inventés par nous, ils font toujours référence au style visuel du Bhoutan.

Miraphora : C’est un de ces graphismes-accessoires qui joue un rôle clé dans une scène. Ainsi, en plus de l’avoir doté d’une sorte d’« aura » surnaturelle, d’un « esprit » magique, on y a également dissimulé des motifs particuliers qui sont autant d’indices sur la destination vers laquelle ce portoloin emmène les protagonistes. On est donc très loin de la vieille botte rapiécée qui avait la même utilité dans un autre film…

 

Enfin, en ce qui concerne le livre commémorant votre 20ème anniversaire et qui devrait être publié à la mi-Octobre prochain, est-il possible d’avoir les premières informations ?

Eduardo : Nous ouvrons les pré-commandes et en dévoilerons quelques pages très bientôt, alors surveillez nos réseaux sociaux. Pour le moment, nous ne pouvons que certainement vous promettre une promenade magique dans le passé et un festin visuel pour les fans alors que nous célébrons nos 20 ans !

Merci encore à Eduardo et Miraphora de MinaLima pour avoir accepter et pris le temps de répondre à nos questions.