Alors que la saga s’est récemment vue s’ouvrir à une nouvelle langue (le Yiddish), il se pourrait bien qu’une autre soit prochainement ajouter à son palmarès de plus de 80 traductions officielles. Une langue régionale et française qui plus est !

Ce sont en effet les éditions Casterman qui sont actuellement en train de plancher sur cette édition en picard. L’idée leur serait venue suite à la publication chez Le Temps Editeur-An Amzor des traductions en breton de L’École des Sorciers (2012) et de La Chambre des Secrets (2017).

Leur but, contredire toutes les visions pessimistes qui envisagent une disparition prochaine de ces langues régionale (faute de locuteurs et de scripteurs) en suscitant l’engouement pour celles-ci par la traduction de romans bien connus du grand public comme Harry Potter. Cela fait écho au projet The Book Who Lives” dont nous vous parlions il y a peu.

Surtout que ce n’est pas leur premier essai, puisque les éditions Casterman sont pionnières. Il n’y a qu’à voir le succès éditorial qu’ont rencontré leurs versions picardes des bandes dessinées Tintin (tel que Tintin et les Pinderleots de l’Castafiore, 10 000 exemplaires vendus en à peine 3 jours) pour s’en assurer. Succès qui a même suscité des émules chez Albert René, qui ont alors réédité des Astérix dans ce patois (comme Astérix i rinte à l’école, plus de 200 000 exemplaires vendus).

Casterman s’est donc naturellement tourné vers Jean-Luc Vigneux et Jacques Dulphy pour effectuer ce travail. Il s’agit de deux traducteurs qui ont œuvré sur les éditions susmentionnés et qui sauront alors mettre à profit leur expertise dans cette langue.

Ce travail s’annonce tout de même plus compliqué que de traduire des bandes dessinées. Bien qu’ils n’aient pas encore décidé si ils allaient conserver et donc ne pas traduire les rowlinguismes (notamment les noms propres), ils sont d’accord sur un point : “Nous nous attacherons à fournir une traduction représentative de la plupart des pratiques linguistiques en picard, en répartissant notamment soigneusement les variétés en fonction des groupes de personnages.”, explique M. Vigneux. “On va s’y atteler avec le sentiment d’engager l’avenir de la langue. C’est une langue régionale au bassin linguistique vaste, avec plusieurs variantes. Donc on veut pas la trahir.”, poursuit M. Dulphy.

Il n’y a pour le moment pas encore de date de sortie. Et puis ch’est toute poûr ech coeup-chi. Y o coér un molé à attinde. Vous pouvez tout de même suivre l’avancée de cette traduction à cette adresse.