Ce mardi 29 Mars, le matin même de la Première Mondiale des Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore au Royal Festival Hall de Londres, nous avons eu le plaisir d’avoir été conviés à l’inauguration presse de la nouvelle exposition de MinaLima, dans leur galerie. Aux côtés d’autres sites de fans (Portus, SnitchSeeker, Mugglenet ou encore Leaky Cauldron), d’influenceurs (tels que Cherry Wallis) et de cosplayeurs (comme CarmenValentina, Alittleandroid, Deceptology, et Felixir), nous avons ainsi pu découvrir en avant-première leurs créations graphiques pour ce film. Voici notre compte-rendu.

ATTENTION SPOILERS : AVANT DE POURSUIVRE VOTRE LECTURE, IL CONVIENT DE VOUS AVERTIR DU CARACTÈRE DIVULGÂCHANT DE CET ARTICLE EN CE SENS OÙ IL DÉVOILE DES ÉLÉMENTS DE L’INTRIGUE DU FILM.

 

Les nouveaux prints

Parce que dans un précédent article, nous vous avions déjà présenté les 12 nouveaux prints conçus par les graphistes pour ce film, nous ne reviendrons pas davantage dessus. De plus, si vous souhaitez une analyse encore plus poussée, rendez-vous sur ce billet de blog, signé Alas.

Pour autant, il convient tout de même de préciser que c’est autre chose que de pouvoir les contempler en détails (comme les reflets chatoyants des réhausses à la feuille d’or, d’argent et autres couleurs) dans l’environnement plus intimiste de leur boutique. Ces derniers ont en effet été installés dans le sous-sol du bâtiment qui a été spécialement réaménagé pour l’occasion. Le tout confère à l’instant une ambiance à la fois feutrée, chaleureuse mais aussi magique.

Photos de Marie, pour UHP

Par ailleurs, un meuble-vitrine a aussi été installé et il se révèle très intéressant. En son sein, en effet, outre les quelques accessoires des films précédents, il y a aussi et surtout des accessoires inédits de ce troisième volet qui ont été exposés. Parmi ces derniers, on trouve par exemple :

  • un avis de recherche du moldu Jacob Kowalski. Si il arbore une police de caractère imitant le sanskrit donc lié au Bhoutan, il n’est pas sans rappeler l’avis de recherche de Sirius Black dans le troisième Harry Potter,
  • la collection de livres haut en couleurs de Eulalie ‘Laly’ Hicks. Des pages de son Extremes Incantations sont d’ailleurs suspendues dans la vitrine en devanture. On appréciera de pouvoir déchiffrer sur leurs dos les noms des éditeurs fictifs (qui sont des références subtiles aux graphistes).
  • la ‘nouvelle’ carte d’identité professionnelle de Tina Goldstein, sur laquelle elle est désormais Auror (et non plus, Officière Fédérale des Permis de Baguette Magique). On remarque aussi que le numéro d’identification de sa carte est le 240274, numéro qui reprend la date d’anniversaire d’Eduardo Lima, le 24 Février 1974.
  • deux exemplaires du magazine dédié au Grand Sorcier Express, accompagné d’un billet pour ledit train.
  • trois chemises avec des documents officiels appartenant au Ministère de la Magie allemand, au MACUSA et au Ministère de la Magie des États-Unis du Brésil. On remarque que la chemise allemande est grise et celle brésilienne jaune. Ce qui donne 5 couleurs distinctes pour chaque ministère étranger connu jusqu’à présent (avec le violet du ministère britannique, le vert de l’organisation gouvernementale américaine et le bleu clair du Ministère des Affaires Magique de la France).
  • la seconde édition du bestiaire de Newt Scamander aux côtés de la première.
  • les tracts de propagande des trois candidats à l’investiture de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers (jaune/rouge/vert pour Vincência Santos, vert/argent pour Grindelwald et blanc/rouge/jaune pour Liu Tao),
  • enfin, il y aussi les 4 Unes de journaux sorciers, qui traitent de l’élection imminente.
  • mention spéciale au passeport de Newt Scamander. Si ce dernier avait déjà été créé pour les besoins des précédents volets, sa disposition ici permet d’apprendre que le Magizoologiste est né à Beaminster (ville du comté de Dorset, Angleterre).

Vidéo de Marie, pour UHP

Deux affiches exclusives

Comme pour les précédents films, MinaLima a conçu deux affiches exclusives pour le film. Si elles sont toutes deux centrées sur la rivalité qui oppose Dumbledore et Grindelwald, elles se distinguent par leur agencement et les détails qui s’y trouvent :

  • Sur la première, on trouve l’emblème de Dumbledore avec les personnages principaux agencés autour et en bas, les deux ennemis de dos et séparés par leur Pacte de Sang. Pickett le Botruc s’accroche au titre.
  • Sur la seconde, ils se font cette fois face avec la baguette levée et pointée l’un vers l’autre, le quintuor (Lally, Thèses, Jacob, Newt et Bunty) sont à la base devant des escalier au Bhoutan) et de part et d’autres il y a des médaillons (avec les emblèmes des ministères de la magie allemand, brésilien et chinois et celui de la marche du Qilin). Si Pickett est encore accroché au titre, il est rejoint par Teddy le Niffleur qui est assis dessus.

Photos de Marie, pour UHP

À noter que contrairement aux nouveaux prints, ces deux affiches exclusives ne sont pour le moment pas disponibles à l’achat.

Ce qu'on a appris de l'intervention des graphistes

Eduardo Lima et Miraphora Mina étaient présents sur place pour présenter les prints et discuter de leur travail. Comme d’habitude, le duo est resté à disposition des invités pour répondre à leurs questions.

Le rapport des fans avec leurs graphismes

Les graphistes ont ainsi expliqué qu’ils étaient toujours aussi étonnés lorsque les fans s’intéressent tant à l’aspect graphique des films.

“On se sent à la fois honorés et amusés d’être impliqués dans la construction de ce monde pour [les fans]. Parce qu’on a l’impression que c’est comme […] un devoir, si vous voulez, un bon devoir que de continuer à parler la langue que [les fans ont] tous appris à parler.

Photo de Marie, pour UHP

On est également très reconnaissants d’avoir ce dialogue avec [eux]. Nous n’avions pas réalisé qu’à l’origine, les gens s’intéresseraient à la conception graphique des film, mais il s’avère que c’est un moyen assez agréable d’avoir une conversation avec [eux]. À la base, on ne faisait uniquement que travailler sur des films que les gens allaient ensuite voir. Puis, au fur et à mesure, grâce à la fantastique fanbase et du monde qui s’est développé à partir de Harry Potter, notre travail est devenu un véritable sujet de conversation.”

Mieux vaut tard que jamais

Ils ont aussi également soulevé avec amusement n’avoir conçu que maintenant un graphisme pour un personnage connu depuis le premier film Harry Potter.

“Alors que nous avons travaillé sur les huit films Harry Potter et les deux premiers films Les Animaux Fantastiques, c’est seulement maintenant et pour la première fois que nous avons été amenés à réfléchir à ce à quoi ressemblerait le blason de la Famille Dumbledore.”

Savoir se réinventer...

Comme pour chacun des films sur lesquels ils ont œuvré, les graphistes ont eu à cœur de quérir des nouveautés, des pratiques et autres techniques différentes.

“Ce que l’on trouve formidable également, c’est que dans la mesure où chaque livre ou chaque film aborde une nouvelle narration, nous sommes confrontés à de nouveaux défis. C’est ce qui nous fait quitter notre lit le matin et nous permet de sans cesse nous remettre en question et nous renouveler. On espère ainsi que vous apprécierez de découvrir ces nouvelles choses, ces nouveaux endroits, cette nouvelle esthétique et ces nouveaux styles graphiques que nous n’avons pas eu l’occasion de voir jusqu’à présent.”

... pour explorer de nouveaux horizons !

D’ailleurs, le défi le plus excitant sur ce film a été de travailler sur les nouveaux pays qui y apparaissent (du Brésil au Bhoutan, en passant par l’Allemagne) avec par extension sur leur culture respective, le tout en corrélation avec l’époque-cible (1930’s).

“Dans ce film, on est confronté à un monde très différent, à un environnement beaucoup plus rural [que les précédents volets]. On s’est alors demandé, si le matériel était littéralement conçu par les gens qui vivent là-bas, comment [les bannières, drapeaux, affiches et autres fanions] seraient imprimés ? Quels matériaux utiliseraient-ils ? […] Si vous êtes dans un village de montagne dans l’Himalaya, à quoi avez-vous accès ? Comme l’époque était aussi un peu plus sombre, le choix d’une esthétique très monochrome et assez naïve dans sa manifestation visuelle s’y prêtait assez bien. Cela sest traduit par un style très “wood blocking[ou impression au bloc de bois] et beaucoup de travail à la main. Il n’y a aucun graphisme numérique dans tous ça.”

Un travail de recherches minutieux

Vous l’avez compris, le duo est comme des archéologues et/ou scientifiques quand ils conçoivent leurs graphismes. Ils investiguent minutieusement pour rendre les choses concrètes, réelles.

“Ce qui est amusant dans ce genre de situation, c’est que nous aimons vraiment passer beaucoup de temps à faire des recherches. Par exemple, nous n’avons pas pu nous rendre au Bhoutan – pourtant, on aurait tant adoré y aller, mais nous avons des tas de livres et d’autres éléments pour nous assurer que tout est correct et conçu de la meilleure façon qu’y soit.”

C’est notamment le cas avec journaux sorciers dont les Unes, qui sont si chères à Eduardo Lima (comme il l’a rappelé), sont empreintes d’humour, de références historico-culturelles et autres jeux de mots.

[En ce qui concerne le journal allemand, Die Silberne Fledermaus / La Chauve-Souris d’Argent] tout est d’actualité ! Chaque aspect est pertinent et en rapport avec les dates de l’époque. Nous nous appuyons toujours sur des personnes pour traduire correctement et apporter un peu d’esprit à l’ensemble. Ceci dans la mesure où une grande partie du texte doit s’appuyer sur des sortes de jeux de mot, d’humour. Donc comme on l’a fait pour le journal français, on a des assistants bilingues a qui on propose les titres. Vous avez adoré [Le Cri de la Gargouille], on devrait en laisser traîner quelques exemplaires autour de Notre-Dame de Paris (rires).”

Nostalgie, quand tu nous tiens !

Pour autant, ils ont tout de même souligné que le film comportait de nombreuses ancres avec les Harry Potter, apportant une touche agréable de nostalgie aux fans de la première heure.

“Certaines des pièces que vous verrez utilisent les langages de conception de base sur lesquels nous nous appuyons depuis le  début et que nous avions mis en place dans Harry Potter […] Si certaines choses sont nouvelles, que nous visitons des endroits étrangers et faisons face à des situations méconnues, tout est toujours lié à l’essence et à la langue vernaculaire du Monde des Sorciers de base. Oui, il y a beaucoup de liens avec la saga [originelle], dont on ressent la nostalgie et le confort.”

La cristallisation de leur travail

Ils sont habitués, malheureusement, à ce que la majeure partie de leur travail n’apparaisse soit pas à l’écran ou bien alors de manière trop brève, en arrière-plan et ce, parfois même de manière indiscernable. Quand certains de leur travaux parviennent à jouer un rôle, cela cristallise leurs efforts. C’est comme une consécration. 

“C’est très agréable de faire partie intégrante de la narration du film grâce à nos conceptions. […] Quand les accessoires [que nous avons imaginés et conçus] deviennent presque comme des personnages, c’est le summum de la conception graphique. Surtout qu’une grande partie de notre travail est celle de demeurer délibérément en arrière-plan. […] On ne se rend pas compte à quel point ces pièces jouent un rôle, en réalité. Encore une fois, une situation dans laquelle un de nos accessoires graphiques et physiques devient une sorte d’acteur-clé de la scène, nous rend extrêmement fiers.”

L'impact de la Covid

Ils sont revenus ensuite sur l’impact que la crise sanitaire de la Covid a eu sur le film, et plus particulièrement sur leur travail. On apprend, par exemple, que chaque projet, concepts et créations qu’ils réalisaient étaient placés en quarantaine durant plusieurs jours. Qu’ils ne pouvaient pas se rendre au Studio à leur guise. Le Directeur Artistique Stuart Craig a même été en quelque sorte assigné à domicile afin de préserver sa santé et a supervisé l’ensemble en télétravail. Ils ont aussi rappelé les règles barrières (et autres bulles protectrices) instaurées durant le tournage pour pallier à tout éventuels risques d’infection au virus. Louant au passage l’adaptation, l’entraide et la complémentarité entre les différents services.

Pas de livre-compagnon du film et de participation à la couverture du livre-scénario

En ce qui concerne les livres dérivés sur ce film, à l’instar de La Valise des Créatures du premier film et Les Archives de la Magie du second film, ils ont expliqué que malheureusement aucun ouvrage du genre ne serait publié. Surtout que cela leur prend prêt d’un an pour le faire entre sa conception complexe (avec les inserts) et son intrication de détails dont eux seuls connaissent les secrets… C’est donc notamment par manque de temps et aussi parce qu’ils n’ont pas Retourneur de Temps et encore moins de Potion Polynectar… Néanmoins, ils promettent que plusieurs pages sur ce film apparaitront dans leur livre commémoratif à venir en Octobre prochain, The Magic of MinaLima.

Enfin, ils ont évoqué les raisons qui concernent leur non participation à la couverture officielle du livre-scénario. Une annonce qui fût énormément décriée et qui a même générer le mouvement #WeWantMinaLima. On apprend ainsi que cette décision incombe à l’éditeur Little Brown qui a souhaité prendre une autre direction pour ce troisième film et ce sans les concerter.

Infos pratiques

The Graphic Art of Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore est à découvrir à la House of MinaLima, 157 Wardour St, à Londres et tous les jours (de 11h à 18h). Entrée gratuite.

– Vous pouvez également acquérir les différents prints exposés, ainsi que d’autres petits produits (comme les Classiques Illustrés, les Movies Moments ou encore leurs éditions illustrées des deux premiers Harry Potter) via leur boutique en ligne, ICI.

Merci à une fois de plus à notre envoyée spéciale, Marie G. (aka mamag34). Nous renouvelons également nos remerciements à MinaLima pour leur accueil, leur écoute et leur patience !

Photo de Marie, pour UHP