Depuis que l’on a appris qu’il avait été engagé pour prêter ses traits à un jeune Dumbledore dans Les Animaux Fantastique : Les Crimes de Grindelwald, Jude Law a été peu bavard sur le sujet…

Dans le même temps, la découverte du personnage au sein de la première bande-annonce officielle dévoilée en Mars dernier a fait couler beaucoup d’encre. Il y apparaît en effet dans la salle de classe de Défense contre les Forces du Mal, alors qu’il est dit dans Harry Potter et la Chambre des Secrets, qu’il était professeur de Métamorphose. Qui plus est, les rapports de visionnage des bandes-annonces diffusées en public réduit (celui de Las Vegas et celui d’un cinéma italien) ainsi que la récente photo promotionnelle du personnage enseignant à un jeune Newt Scamander le sortilège Riddikulus ; n’ont fait qu’accentuer la perplexité des fans.

À l’occasion d’un entretien avec le magazine Entertainment Weekly, l’acteur britannique brise enfin le silence sur le futur directeur de Poudlard. Il est question de son orientation sexuelle, de son poste à Poudlard et d’autres points clefs de l’intrigue de ce second volet. Pour résumer, attendez-vous à voir un Dumbledore assez différent de celui que l’on a connu dans la saga Harry Potter ! Notez qu’il fait suite à l’extrait qui avait été dévoilé en même temps que la photo promo susmentionnée.

Entertainment Weekly : Avant que vous n’acceptiez ce rôle, avez-vous effectué des recherches sur ce personnage ?
Jude Law : Je connaissais relativement bien les livres et les films de la saga, mes enfants ayant grandis avec eux, alors j’ai grandi en tant qu’adulte accompagnateur. J’avais également vu et apprécié le premier volet [des films Les Animaux Fantastiques]. Puis, j’ai eu la chance et l’occasion de rencontrer [l’auteure et scénariste] JK Rowling peu de temps après le début du tournage. Elle a partagé avec moi son idée bien précise du parcours de vie de Dumbledore, qui il était à l’époque et ce qui se passait dans sa tête, dans son cœur et dans son monde pour cette histoire particulière.
EW : Avez-vous visionner les performances de Richard Harris et Michael Gambon, acteurs ayant précédemment endosser le rôle de Dumbledore ?
JL : Ils figuraient certainement dans mon esprit, parce que je connaissais leurs travails et que je les admire tous les deux en tant qu’acteurs. J’en ai parlé avec David Yates et nous avons tous les deux décidés qu’il n’était pas nécessaire de copier leur interprétation pour jouer ce jeune homme. Le personnage auquel ils ont prêté leurs traits est un homme avec presque 100 ans d’avance avant que celui-ci ne devienne ce personnage. Alors nous voulions le voir tel qu’il est à l’époque du film et en construire notre propre version. Cela me fait rire quand il est appelé “le jeune Albus” parce que j’ai 45 ans et je suis donc plus au milieu d’une crise de la quarantaine… mais je suis heureux de pouvoir tenir le coup aussi longtemps !
EW : J’ai également trouvé cela amusant que vous soyez passé d’un jeune pape (ndlr : dans le film Young Pope) à un jeune Dumbledore, dans la culture populaire.
JL : Le mot “jeune” est présent dans chaques choses auxquelles je prend part, c’est contractuel.

En ce qui concerne les instructions spécifiques de JK Rowling, l’acteur est resté vague, choisissant de fournir une réponse relativement large :

EW : De ce qu’a déclaré JK Rowling à propos de l’interprétation ou de la vie antérieure dudit personnage, qu’avez-vous jugé utile ?
JL : Il y avait tellement de données sur la vie passée de ce personnage. La seule chose qui en est ressortie, c’est son sens du jeu. Il a une approche juvénile et versatile de la vie mais dans le même temps, il y a quelque chose qui pèse sur son cœur, une sorte de lourdeur dans son passé qui sous-tend tout ceci. Il est fait d’un savant mélange de bonne humeur, d’un cœur pur, d’une estime de soi et d’une compréhension du passé.

EW : Quel est votre avis, si vous en avez un, sur l’apparence qui lui a été donné dans le film ?
JD : Lorsque vous embauchez Colleen Atwood, vous savez que vous êtes entre les mains de quelqu’un de formidable. Il n’existe personne d’autre comme elle dans le monde du cinéma. Elle a une vision d’ensemble très claire. C’était ouvert et collaboratif. Il y avait des ajustements ici et là, mais j’ai été heureusement intégré dans le choix du look général qui était clair dès le départ.
EW : Donc comment est Dumbledore à cet âge et en quoi diffère-t-il de celui que nous connaissons ?
JL : Comme je l’ai déjà dit auparavant, il a le sens de l’humour et est doué de malice, il bénéficie d’un soupçon d’anarchie, reconnait la valeur de ce qui est juste et de ce en quoi il croit et il s’entoure d’une aura de mystère. Il y a également cette manière avec laquelle il parvient à amener les gens à penser comme lui – et ce, de façon plutôt indirecte. Il éprouve également une certaine tristesse dont je ne veux pas trop parler… mais c’est quelque chose qu’il doit surmonter ou qu’il espère surmonter. Il exprime enfin une grande passion pour le partage de ses connaissances, c’est un professeur puissant et compréhensif.

JK Rowling a sûrement dû approfondir les détails que l’acteur a sciemment choisi de révéler, comme la perte dévastatrice que Dumbledore a subie lorsque sa sœur, Arianna a perdu la vie et que son ami le plus proche, Grindelwald, a fui. C’est très certainement ce qui pèse “lourd dans son cœur et son esprit” et il sera donc intéressant de voir comment cela façonne son portrait.

Puis, au détour de l’entretien, l’acteur a confirmé un détail qui en a intrigué plus d’un.

EW : Il enseigne la Métamorphose, c’est bien ça ?
JL : En fait, il n’enseigne pas encore la Métamorphose, à cette époque (ndlr : en 1927*).
EW : Oh, parce que selon les livres Harry Potter, il est censé avoir été professeur de Métamorphose avant de devenir le directeur de Poudlard…
JL : À ce stade de sa carrière, il ne l’est pas encore. Je ne suis pas sûr d’avoir le droit de dire la matière qu’il enseigne…
[Note du magazine qui renvoie en lien vers la photo promo de Dumbledore avec le jeune Newt]

EW : Ah, d’accord. Quel sortilège avez-vous aimé lancer ?
JL : Eh bien… je n’en lance qu’un seul. Il y a énormément de choses que vous ne savez pas sur le Dumbledore de ce film… et, il y a certaines restrictions dans la narration… enfin, vous verrez, tout cela fera sens. Vous ne le verrez pas encore au fait de sa puissance.

L’acteur évoque ensuite la première baguette que son personnage possédait avant la Baguette de Sureau.

EW : Intéressant ! Et si l’on se souvient bien, Dumbledore n’a pas encore la fameuse Baguette de Sureau, n’est-ce pas ? À quoi ressemble sa première baguette ?
JL : Effectivement, Dumbledore n’est pas encore en possession de la Baguette du Sureau. J’ai une autre baguette. Elle le représente très bien : une belle essence de bois foncé avec une pierre à l’extrémité.

Il revient ensuite sur la relation entre son personnage et Newt Scamander, celle d’un maître et son élève.

EW : Il demande à Newt de pourchasser Grindelwald. Quelle est sa relation avec son ancien élève ?
JL : Je pense que ce qu’il admire chez Newt, c’est ce sens du code moral qui le pousse à toujours faire ce qui est bon parce qu’il lui est impossible de faire autrement. Je pense qu’il aime que Newt trouve la beauté dans les créatures dans la mesure où j’ai le sentiment que Dumbledore se voit quelque fois comme une créature. Il y a une sorte de relation maître et stagiaire entre eux ; mais Newt n’a pas peur de dire quand il pense que Dumbledore a tort, ce n’est pas de la servitude.

Enfin, il termine par expliquer la raison pour laquelle l’orientation sexuelle de son personnage ne sera pas “explicitée” à l’écran et par conséquent, où en est la relation avec Grindelwald.

EW : Il y a eu une certaine clameur un peu plus tôt cette année, lorsque le réalisateur David Yates a dit a declaré que le personnage n’était pas “explicitement gay” dans ce film. Que pensez-vous de l’apparente sexualité de Dumbledore ?
JL : JK Rowling a révélé il y a quelques années que Dumbledore était gay. C’est une question que je lui ai posée et elle m’a répondu ‘oui, il est gay !’. Mais comme pour tous, votre sexualité ne vous définit pas nécessairement ; surtout que Dumbledore est aux multiples facettes. Je suppose que la question devrait plutôt être : Comment la sexualité de Dumbledore est-elle représentée dans ce film ? Ce dont il faut se souvenir, c’est qu’il ne s’agit seulement que du deuxième volet d’une série de cinq et ce qui est génial dans l’écriture de JK Rowling, c’est la manière dont elle révèle ses personnages et les décortique jusqu’au cœur, avec le temps. On ne fait que commencer à connaître Albus Dumbledore dans ce film, et il y a évidemment beaucoup d’autres choses à venir. Nous en apprenons déjà un peu plus sur son passé au début de ce film et les personnages ainsi que leurs relations se dérouleront naturellement… ce que je suis impatient de révéler. Mais nous ne le feront pas d’un seul coup !
EW : De toute évidence, Dumbledore a eu une relation avec Grindelwald. Comment est cette relation à l’heure actuelle ? Et comment était-ce de travailler avec Johnny Depp ?
JL : Je n’ai pas vraiment tourné de scènes avec Johnny Depp. Je le redis, ce n’est que la deuxième partie d’une histoire bien plus longue. Je l’ai toujours admiré de loin, mais nous ne nous connaissons pas et je ne l’ai pas encore eu l’occasion de le rencontrer. À bien des égards, cela convient à notre relation portée à l’écran, puisque cela fait de nombreuses années qu’ils ne se sont pas vus (ndlr : depuis le funeste été 1899, à la mort de Ariana Dumbledore). Il y a donc de la complexité dans cette relation, ce qui m’amuse beaucoup. Encore une fois, le passé sera révélé !

Voilà qui soulève encore une fois de nouvelles questions… Et il faudra attendre le 14 Novembre prochain pour avoir les réponses dans nos salles obscures. En attendant, il est possible que nous ayons quelques petites choses à nous mettre très prochainement sous la dent (dure) avec la San Diego Comic Con !

* Le film se déroule en 1927. Hors, à cette époque, la professeure titulaire du poste de DcFM depuis 1894 est Galathea Têtenjoy. Elle le conservera jusqu’en 1945, date à laquelle Tom Jedusor est venu à Poudlard parce qu’il souhaitait briguer le poste. Dumbledore, nouvellement promu directeur, le lui avait refusé et c’est à cette date que s’ensuivit la malédiction faisant que tous les professeurs qui occupèrent le poste, ne restèrent pas plus d’un an (Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé). Ajoutons à cela que l’on sait que Newt est né en 1897, or si on tente de deviner l’âge de Newt au moment de la photo, on peut sans trop se tromper dire qu’elle peut dater d’entre 1908-1915 ! Par conséquence, à l’époque, Galathea a déjà une bonne dizaine d’années d’enseignement de DcFM à Poudlard.